dimanche 15 juin 2014

Cluny, capitale spirituelle d'un autre temps

On vient surtout à Cluny pour découvrir les restes de celle qui fut la plus grande église de la chrétienté et qui est aujourd'hui considérée comme le fleuron de l'art roman sur le plan architectural.



L'abbaye

L'ensemble a bénéficié d'une superbe restauration et des panneaux interactifs jalonnent le parcours de la visite de sorte à ce qu'on se représente bien la configuration du lieu avant le 18ème siècle. Et c'est impressionnant !
Ces vestiges d'une grande ampleur n'ont cessé de titiller l'imagination des archéologues et des profanes qui ont essayé de retrouver l'éclat .... Ici le plus pur art roman s'exprime à la perfection.



Haut lieu du christianisme qui exerça une énorme influence sur la vie religieuse, intellectuelle, politique et artistique de l'Occident tout entier.

Le transept sud de l'ancienne basilique

En 910, une abbaye St Pierre et St Paul est fondée par Guillaume le Pieux, duc d'Aquitaine. Elle se développe considérablement  jusqu'au 12ème. Elle devient la Maison mère de plus de 1000 monastères. L'ordre clunisien est alors le plus grand ordre monastique d'Occident.
Le train de vie des moines de Cluny qui dirigent un véritable empire monastique les expose très vite aux stigmatisation de Saint-Bernard. Celui-ci dénonce l'opulence dans laquelle ils se complaisent.
Au 13ème siècle, l'ordre de Cîteaux, crée par ce même personnage, est en train de supplanter celui de Cluny, avec son ascétisme plus conforme aux idéaux du christianisme. S'ensuit une période qui va affaiblir l'abbaye avec la Guerre de Cent Ans et les conflits franco-bourguignons.

A ça se rajoutent les guerres de religion du 16ème qui précipitent le déclin de l'abbaye. Richelieu, nommé abbé de Cluny, lance des réformes pour revenir à une plus grande rigueur dans la vie monastique.
Au 18ème est cependant lancé un vaste programme de reconstruction qui redonna son éclat à l'ensemble religieux. Mais en 1791, l'abbaye ferme et les profanations commencent. Les tombeaux sont les premiers à être démantelés et à être vendus pour leurs matériaux par la municipalité.

Mais c'est après la Révolution, en 1798, que le coup de grâce fut porté à cet inestimable ensemble architectural avec la vente des bâtiments comme biens nationaux. L'église fut alors peu à peu mutilée, vendue pierre par pierre. Elle servit en quelque sorte de carrière ! En 1801, une rue fut percée dans la nef ! En 1811 on fit sauter à l'explosif les clochers du chœur, mais la Tour de l'Horloge allait être épargnée car celle-ci donnait l'heure aux halles. La création du haras national fit disparaitre le transept gauche.


 
En 1862 le monument est classé monument national après des décennies de sauvegarde des ruines. Ce qu'il reste de cet ancien chef d’œuvre, c'est-à dire le transept droit, ainsi que le Clocher de l'Eau Bénite et la Tour de l'Horloge, va alors nous parvenir jusqu'au 21ème siècle !




Plusieurs églises se sont succédé au cours des deux premiers siècles d'existence de l'abbaye. On nomme Cluny I l'église abbatiale de 927 qui était de taille modeste et construite dans la tradition carolingienne. Cluny II est celle construite durant les années suivantes dans un style précoce du premier art roman. Celle-ci reçoit dès sa consécration des reliques de Saint-Pierre et Saint-Paul.
Pour finir la basilique Saint-Pierre et Saint-Paul, appelée Cluny III est bâtie de 1088 à 1130. Cette dernière était appelée en son temps Maior Ecclesia qui signifie en latin "la plus grande église" (6 fois plus que Cluny II).
En effet, Cluny III était en son temps la plus vaste église de la chrétienté avec une longueur intérieure de 177 m. Elle était constituée d'une avant-nef, une nef de 5 vaisseaux et de 11 travées, 2 transepts, 5 clochers et près de 300 fenêtres. Elle était parée de 225 stalles. La voûte de l'abside peinte était soutenue par une colonnade de marbre. De cette merveille ne restent que les bras droits des deux transepts.


L'emplacement de l'avant-nef

L'avant-nef de Cluny III fut ajoutée après 1130 en avant de sa façade. Elle est conçue comme un grand vestibule destiné aux entrées solennelles. Cette avant-nef était déjà à elle seule une grande église ! Il fallut, en 1810, neuf jours aux démolisseurs pour le détruire à coups d'explosifs, ainsi que son magnifique tympan.





 


Son élévation comportait, comme la nef, de grandes arcades dont subsistent quelques bases de piliers, un triforium et un niveau de fenêtres hautes. Des fouilles ont révélé la présence de nombreuses tombes de laïcs.
Les fouilles archéologiques  qui furent effectuées dans la rue qui recouvrait la nef ont permis de dégager ce vaste espace et de mettre à jour les bases des piliers et du portail de la nef.
Son portail gothique était encadré de deux tours carrées appelées Barabans dont il reste la partie basse. Dans les églises clunisiennes, l'avant-nef est également appelée "Galilée", en référence aux processions pascales qui célébraient l'apparition du Christ en terre de Galilée après sa mort.

Après cette avant-nef s'ouvrait  le vrai portail de l'abbaye...


Porte Richelieu


Le petit cloître, aménagé au 14ème siècle, entre le palais du Pape Gélase et la Passage Galilée et contre le bas-côté de la grande église Cluny III. Le mur extérieur de celle-ci est encore visible. Il présente des vestiges sculptés illustrant chacune des grandes périodes de l'histoire de Cluny. Ceci prouve la grande intensité artistique qu'avait l'abbaye entre le 10ème et le 17ème siècle comme par exemple :
un sarcophage mérovingien du 5ème siècle, plusieurs chapiteaux et linteaux de portes de siècles différents, une dalle funéraire du 18ème ou encore la porte dite "Richelieu" du 17ème.

Le cardinal de Richelieu, abbé de Cluny au 17ème siècle, fit édifier une porte monumentale sur la façade du Palais du Pape Gélase. Son ornementation est représentative de l'art baroque de ce siècle.









Le linteau aux marguerites, datant du 12ème siècle, fut probablement un linteau de porte car la frise de petites feuilles lisses le long de la partie basse est sculptée sur un chanfrein pour être vue d'en bas. Cette pièce structurale est très représentative des décors de la grande église.







Le clocher de l'Eau Bénite

Le passage Galilée reliait au Moyen Age le cloître à l'abbatiale Cluny III. Dans le rituel clunisien, Galilée signifie l'espace dans lequel les moines se rassemblaient lors de certaines fêtes. Il était utilisé ici pour les grandes processions des bénédictins.

La Cour de la Congrégation longe le mur gouttereau de Cluny III.
On entre alors dans le transept qui a survécu et on est de suite frappé par le sentiment d'élévation qu'il procure. Il était long de 75 m à l'origine, il n'en reste que le tiers ! Avec ses proportions d'origine, ce transept évoquait déjà une cathédrale ! Il peut contenir celle d'Autun par exemple !
Le Clocher octogonal dit de l'Eau Bénite coiffe le bras sud du grand transept. Il reste le seul des quatre clochers qui distinguaient l'abbaye de Cluny III il y a quelques siècles.
On peut voir un décor de bandes lombardes au dernier niveau.







C'est immense et pourtant on se trouve seulement dans un des bras du transept !!! Et le clocher de l'Eau Bénite n'est finalement qu'un morceau du transept sud !



Le grand transept (la partie transversale d'une église coupant la nef principale à angle droit) donne une idée de la hauteur sous voûte de Cluny III dont la nef culminait à 30 mètres. La voûte est en berceau brisé, c'est à dire que l'arc de sa courbe est cassée en son sommet, contrairement à la voûte en plein cintre. Une coupole porte le clocher.

C'est dans la nef aujourd'hui détruite que l'on trouve des bornes numérique avec écrans pivotants qui nous donnent un aperçu des lieux à l'époque de Cluny III grâce à des images de synthèse.
L'élévation comportait trois niveaux : des grandes arcades surmontés d'un triforium (passage qui s'ouvre sur l'intérieur de la nef) et de grandes fenêtres qui ouvraient au-dessus du double collatéral (vaisseau latéral d'une nef), pour laisser entrer la lumière venant directement de l'extérieur.





Chapelle Saint Martial



Sous le Clocher de l'Eau Bénite qui culmine depuis le sol à 60 m de haut, la coupole sur trompes et 4 arcs brisés s'élève à plus de 30 m.
Dans ce transept s'ouvrent deux chapelles. La première dénommée Saint-Étienne est romane et date de la construction initiale et l'autre, la chapelle Saint-Martial, édifiée au 14ème siècle, remplace l'une des deux absides romanes du grand transept.
La clef à décor floral présentée est celle qui était autrefois placée à la croisée de la voûte.












Cluny III est dotée d'un second transept sud plus petit qui renferme des chapelles.

La chapelle Jean de Bourbon porte de l'abbé qui l'a fait édifié au milieu du 15ème siècle, à l'extrémité du petit transept. Le style est ici gothique flamboyant. Son décor sculpté fut mutilé lors des guerres de Religion. Il était composé d'un ensemble de statues d'apôtres reposant sur des consoles sculptées à l'image des prophètes de l'Ancien Testament. Cette chapelle funéraire contient un oratoire (lieu réservé à la prière personnelle) muni d'une cheminée qui permettait à Jean de Bourbon de bénéficier d'un certain confort. La petite fenêtre était pourvue de montants obliques de sorte à ce qu'il puisse suivre l'office bien au chaud sans que les autres personnes qui y assistaient ne le voient.










Le prophète biblique Amos


















Le cloître du 18ème siècle est en grande partie édifiée à l'emplacement du cloître roman et l'église Cluny II. Son austérité empreinte de grandeur illustre la réforme de l'abbaye opérée au début du 17ème siècle.
























C'est par le Palais du Pape Gélase que se fait l'entrée des visiteurs dans l'abbaye.

Sur la place de l'Abbaye se dresse la longue façade gothique, restaurée, du Palais dit "du Pape Gélase". Il fut remanié au 17ème, puis au 19éme siècles selon la méthode "Viollet-le-Duc". Le dernier étage avec sa série de belles fenêtres gothiques à trèfle date du début du 14ème. Il doit son nom au Pape qui se réfugia et mourut à Cluny en 1119, après avoir été chassé de Rome.


On peut visionner un film 3D de quelques minutes, intitulé "Maior Ecclesia" qui permet une visite virtuelle dans Cluny III. Mais la destruction de l'église a entrainé la perte de toutes informations relatives aux éléments de décor intérieur. Seules les chapiteaux du chœur ont été épargnés et exposés aujourd'hui dans le farinier.


Les façades des ailes sont élégamment ornées d'arcs concaves encadrant le fronton triangulaire


Côté jardin :

Les bâtiments conventuels du 18ème siècle s'ordonnent en U autour du jardin. Dans un style très classique, il présente des éléments décoratifs contribuant à ennoblir la composition, comme les garde-corps en fer forgé des balcons et les motifs rocaille des linteaux des baies.





Vue depuis la Porte des Jardins


Ces anciens bâtiments monastiques sont en partie occupés actuellement par l'école nationale des arts et des métiers.























Le farinier, en arrière-plan


Le bâtiment du 13ème siècle a sûrement servi d'atelier dans un premier temps. Puis il a été dédié à la conservation des denrées alimentaires, avec un cellier aux voûtes d'ogives au niveau inférieur et un farinier à l'étage dont la charpente de bois d'origine, en chêne et châtaigner, en forme de carène inversée.
Le farinier était à l'origine 20 m plus long et donc plus imposant, mais fut raboté lors de la construction des nouveaux bâtiments du 18ème siècle.















Magnifique charpente d'époque !


A l'intérieur on trouve 8 chapiteaux du chœur de l'abbatiale Cluny III et les fûts de colonne qui ont disposés là en hémicycle selon la proposition de l'archéologue Conant, responsable des fouilles entre 1930 et 1950. Ces pièces sont les premiers témoins de la sculpture romane bourguignonne qui allait s'épanouir à Vézelay, Autun, Saulieu,...






Maquettes réalisées selon les plans du professeur Kenneth John Conant


Une présentation du réseau européen des abbayes clunisiennes et des manuscrits anciens sous forme numérique montre que puissance économique et rayonnement artistique allaient de pair à l'époque.


Ce farinier est l'un des plus beaux bâtiments civils de Cluny. Il est situé tout près de la Tour du Moulin, gros donjon carré d'époque contemporaine au farinier.










A savoir que c'est à Cluny :
- que fut traduit le Coran en latin !
- que les chapeaux rouges que revêtent les cardinaux apparurent.







On voit bien là ce qu'il reste de l'abbaye aujourd'hui et surtout ce qui a été perdu à jamais !

Il est vraiment dommage que le Clocher des Bisans, celui du Chœur et celui des Lampes n'aient pas traversé les siècles !


Hôtel des Monnaies



Dans l'ombre de son abbaye, la vieille ville de Cluny mérite amplement qu'on s'y promène à la recherche de vieilles façades médiévales ou bien de sympathiques places... De nombreuses boutiques ont conservé leur vieille devanture en bois et les matériaux modernes (plastiques, alu,...) qui pourraient gâcher cette atmosphère ancienne ont été proscrit. En été et les weekends, les terrasses des cafés et restos sont pleines et contribuent à donner à Cluny une image de ville animée.



Rue d'Avril


















On déambule dans les rues médiévales où subsistent nombre de maisons romanes aux façades remarquables. Les vieux métiers ont cédé leurs boutiques aux antiquaires et à des artisans d'art qui travaillent le verre, la pierre, le bois ou encore la dentelle.
Au Moyen Age, le bourg s'est développé grâce à l'activité économique engendrée par l'abbaye, attirant une importante population laïque.
Certaines maisons ont été construites contre le mur d'enceinte avec l'aide des bâtisseurs de l'abbaye, ce qui leur confère une grande qualité.

On reconnait les maisons d'époque romane à leur grande arcade au rez-de-chaussée surmontée à l'étage, d'une claire-voie, c'est-à-dire d'une rangée de baies ouvrant le mur d'un bâtiment.






Rue de la République




Des logis romans sont visibles dans la rue de la République, mais aussi rue d'Avril, comme par exemple, au n°6, le bel Hôtel des Monnaies qui date du 12ème siècle.








Maison du Puits des Pénitents



Dans la rue de la République se trouve la maison du Puits des Pénitents avec sa grande arche et sa rangée de petites baies romanes à colonnettes aux décors ciselés.













La ville et son abbaye ont été épargnés par les destructions liées à la croissance démographique au 20ème siècle grâce à plusieurs choses : le classement du site en tant que monument national le siècle précédent et ensuite à l'UNESCO ; la situation excentrée de Cluny par rapport au Val de Saône et sa situation dans cette région économiquement faible. La Saône et Loire regorge de villages tout droit sortis du passé !

Fait extrêmement rare, la population est restée stable pendant plus de 2 siècles ! 4200 habitants au lendemain de la Révolution française, même chiffre au début du 20ème siècle et environ 4600 de nos jours !


Petite rue Lamartine


















Intéressante architecture au n°15 de la rue Lamartine






Au n°15 de la rue Lamartine, encore une maison romane aux petites baies en plein cintre. A l'angle, on constate qu'un rajout est survenu au 16ème avec des colombages à remplage de brique et fenêtre à meneaux. Au rez-de-chaussé, on trouvait une pittoresque boutique.






Lorsque l'abbaye de Cluny est classée Monument historique en 1832, son intégrité a déjà été malmenée : la grande église abbatiale a servi de carrière de pierres, l'hostellerie Saint-Hugues est réduite pour laisser le passage d'une rue, l'enceinte est détruite pour permettre une circulation plus fluide dans la ville. Toutefois, c'est un signe fort car on choisit de conserver un monument que l'on s'était jusqu'alors attaché à détruire.

La ville actuelle a gardé son organisation médiévale, la rue principale est toujours la même !




















 C'est dans le milieu de ce 19ème siècle qu'un certain nombre de maisons romanes seront également protégées au titre de Monuments historiques. On découvre ainsi les rues de Cluny des façades conçues selon un schéma similaire : le rez-de-chaussée comporte une grande arcade qui ouvrait sur une échoppe et une porte permettant de monter à l'espace d'habitation à l'étage. Ce dernier est orné d'une claire-voie, souvent sculptée, pour faire entrer la lumière dans la pièce. Aujourd'hui, sur les 32 édifices protégés, on dénombre 18 maisons romanes, ou partiellement romanes.



Le site de Cluny est également protégé par un secteur sauvegardé, correspondant à la zone circonscrite dans l'enceinte médiévale de la vieille ville. Cette protection supplémentaire permet de veiller à ce qu'aucune construction ne vienne dégrader l'intégrité architecturale de l'ensemble de la ville ancienne.





L'enceinte fortifiée de l'abbaye comportait des tours de défense comme la Tour du Moulin ou celle des Fromages.

Depuis la place de l'Abbaye, la Tour des Fromages s'élève entre quelques ruines

La partie basse de la Tour des Fromages date du 11ème siècle. Elle abrite de nos jours l'office de tourisme et on peut admirer un point de vue sur la vieille ville au sommet après avoir gravi les 120 marches qui y mènent.
Auparavant connue sous le nom de Tour des Fèves, c'est l'un des éléments défensifs de l'abbaye les plus anciens.






Tour Ronde


La Tour Ronde du 13ème siècle à l'est est la plus ancienne tour restante. Elle faisait aussi partie de l'enceinte médiévale. On la voit aussi depuis les jardins devant les bâtiments monastiques de l'abbaye.








La Tour du Moulin construite vers 1275











La Tour du Moulin était couronnée d'un hourd de bois et abritait le mécanisme d'un moulin à eau.

Un hourd est un échafaudage solide, fait de planches, en encorbellement au sommet d'une tour ou d'une muraille.






Aujourd'hui, on peut voir des vestiges de l'ancienne abbaye imbriqués dans la ville et l'ancienne cité.


Vue sur le Palais Jacques d'Amboise depuis les jardins


Le Palais de l'Abbé Jacques d'Amboise abrite aujourd'hui l’Hôtel de ville.
Ce logis fut construit par les abbés Jaques et Geoffroy d'Amboise à la fin du 15ème et au début du 16ème siècle. La façade sur jardin a une décoration originale, dans le goût de la Renaissance italienne.









Le Palais Jacques d'Amboise vue de derrière















Le Palais Jean de Bourbon a été élevé au 15ème siècle comme résidence de l'abbé Jean de Bourbon. Celui-ci avait préféré se faire édifier un bâtiment résidentiel indépendant, délaissant le palais gothique du Pape Gélase situé au devant des bâtiments conventuels.


Palais abbatiale Jean de Bourbon

Accessible depuis la Porte d'Honneur, c'est un complexe monumental qui comportait tout ce qui était indispensable à la vie d'un riche prélat : salle de garde, salle d'apparat, appartements particuliers, cuisines, cloître et chapelle. Il accueille de nos jours le Musée d'Art et d'Archéologie et présente des œuvres sculptées issues de Cluny III, mais aussi des maisons médiévales du bourg.










L'urbanisme offrait à cet endroit l'une des plus importantes perspectives urbaines inspirée des formes de l'Antiquité romaine. Deux axes se croisaient perpendiculairement, celui de la grande église et celui de la rue la plus prestigieuse de la ville.















Datant du 12ème, il nous est parvenu aujourd'hui ces deux arcades en plein cintre (demi-cercle).

L'architecture se devait d'accompagner et de magnifier cet urbanisme. Ci-contre, la Porte d'Honneur fut conçue comme une véritable porte romaine à deux arcades sommées d'un attique. L'entrée franchie, la façade de l'église abbatiale romane, aujourd'hui disparue, s'imposait en contrebas.
La porte donnait aussi accès aux palais abbatiaux et à leur jardin.






Les écuries de Saint Hugues accueillaient les hôtes et leurs montures.



De l'autre côté de la Place de l'Abbaye, l'Hôtellerie de St Hugues qui date de 1095, renferme actuellement une salle d'exposition. Elle était à sa création une hostellerie qui accueillait les pèlerins et qui logeait les chevaux dans des écuries au rez-de-chaussée.









A proximité de l'abbaye se trouve le haras national de Cluny crée en 1807 par Napoléon.

Le Haras au pied de l'abbaye
Il est en partie édifié sur le chœur détruit de l'abbaye Cluny III. Les premiers étalons de Napoléon Ier sont arrivés en 1807 et les premières écuries construites à partir de 1814 avec les pierres de la basilique.
Ce haras compte des étalons de trait (dont l'auxois, race bourguignonne) et des pur-sang (dont d'anciens champions) pour la reproduction des chevaux de course.
Il est aujourd'hui un des 5 grands haras de France.






La Tour Fabry donne du charme à ce curieux amphithéâtre.
Autre élément qui faisait parti de l'enceinte médiévale, la Tour Fabry fut élevée au milieu du 14ème, reconnaissable grâce à son toit en poivrière.



Une très belle vue se dessine depuis les hauteurs du jardin devant l'Hôtel de Ville.


On distingue bien là encore le Clocher de l'Eau Bénite à la forme octogonale sur trois niveaux. Le premier est aveugle (c'est à dire obstrué) et le second présente des arcatures aveugles avec juste une baie ouverte au milieu. Le dernier niveau est plus ouvragé, plus détaillé avec des colonnes à cannelures verticales, des arcatures de type lombard, ce qui donne l'impression que le clocher s'allège en direction du ciel. Mais le tout reste solide et puissant. Un modèle d'équilibre et d'harmonie qui donnera par la suite une inspiration pour de nombreux clochers de la région et au-delà !


























Parvis de l'église Notre-Dame, une fontaine du 18ème et maisons aux belles façades de chaque côté
L'église Notre-Dame au clocher quadrangulaire a été bâtie au début du 12ème et fut une des premières à être agrandie et transformée en église gothique. Sur la place qui porte le nom de l'édifice, on remarque le portail du 13ème en mauvais état.





Sur la place de l'église Notre-Dame, on distingue un bout de la Tour des Fromages qui dépasse





L'intérieur témoigne une belle ordonnance du vaisseau qui dévoile sous ses hautes voûtes une tour-lanterne aux consoles sculptées.
Les stalles et les boiseries sont de 1650.












Située face à l’Eglise Notre-Dame de Cluny, la Maison des Dragons date de la fin du 12ème siècle. Sa très belle claire-voie, ornée de dragons, est classée monument historique et ses intérieurs renferment d’importants vestiges révélateurs de la vie domestique médiévale.






La belle Place Notre-Dame est à ne pas manquer !



















Il ne faut pas hésiter à se perdre dans les petites ruelles et impasses qui font tout le charme de cette ville.



















Datant du 12ème, l'église Saint Marcel est visible depuis la route qui longe la ville, avec son clocher roman octogonal à trois étages et sa flèche polygonale en brique mesurant 42 m qui a été rajoutée quatre siècles plus tard.




Église Saint-Marcel





Cluny, une ville hérissée de tours de toute époque !



Le Pont de la Levée sur la Grosne



























Aménagée au 18ème siècle, à l'emplacement des fossés de l'enceinte de la ville, la promenade du Fouettin domine le bourg et l'abbaye. Devenus inutiles, les fossés secs furent comblés et plantés de tilleuls.
La porte Saint-Odile, datant du début du 13ème, s'ouvre sur l'enceinte au sud dont elle est contemporaine. Au 15ème, elle fut fortifiée par l'adjonction d'un quart de tour flanquant son jambage ouest. Des canonnières furent mises en oeuvre pour s'adapter aux progrès de l'artillerie.




Les couleurs des façades nous rappelle qu'on se rapproche du sud du pays




















Cluny est vraiment un des points forts de tout voyage en Bourgogne du Sud. Avec son abbaye et une intelligente politique de restauration et de conservation menée par la ville, c'est vraiment un plaisir d'y passer la journée.


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